Il a déjà un surnom "Café-Fé" ("Fé" pour Félix). Bien vert et bien touffu, Tanguy Le Turquais et Félix de Navacelle embarque un troisième équipier jusqu’en Martinique : un plant de café. "On retrouve un peu l’aventure du capitaine de Clieu, sourit Félix issu de la même famille, 300 ans après, l’océan reste le même, j’espère qu’on n’aura pas les corsaires, mais on aura sûrement la pétole et un peu de vent." Tanguy, avec son humour habituel, prend l’affaire très au sérieux "Je me sens un peu investi d’une mission, plaisante-t-il, l’économie du café en Martinique dépend de nous !"
Aux origines de la Route du café
Revenons un peu en arrière… En 1723, le capitaine Gabriel-Mathieu d'Erchigny de Clieu, fin connaisseur des Antilles, en est persuadé. La Martinique est une terre propice à la culture du café. Il a entendu dire que deux plants avaient été offerts au Roi de France et sont secrètement gardés au Jardin des Plantes de Paris. Il réussit à les récupérer, par l’intermédiaire du médecin du Roi, et les embarque direction la Martinique. Une longue traversée, chaotique, qui verra un seul des deux arbustes survivre. A peine débarqué, il s’empresse de le replanter dans son jardin. Le premier caféier antillais est né !
La Martinique, terre de café
"Lors de la dernière édition, nous avons fait cette très belle découverte, raconte Nathalie Rolland, directrice de la communication de JDE France, la Martinique est le berceau historique de la production de café en Amérique. Il s’est ensuite propagé dans les Antilles françaises et en Amérique latine."
Il y a deux ans, c’est Stan Thuret qui emmenait avec lui un plant de café. En réitérant l’opération avec le duo Lazare, le symbole devient rituel à l’heure où la Martinique est en train de se réapproprier ce petit grain amer. "Lors de la dernière édition, en 2021, nous n’avions que 4 caféiculteurs, précise Sonia Hoche-Balustre, présidente du Parc Naturel Régional de Martinique, aujourd’hui nous en avons 22 pour relancer ce café d’exception : l’arabica typica."
Catherine Cotelle, descendante elle aussi de Gabriel de Clieu, était présente pour la remise. Elle y voit là, bien plus qu’une anecdote familiale, "Le capitaine a laissé de très bons souvenirs en Martinique. C’était un homme bon et généreux… Comme Lazare."
Alors, pour marquer le coup, Catherine a glissé un petit vaporisateur, rose, aux couleurs de l’association, histoire que Café-Fé ne subissent pas le même sort que ses ancêtres, il y a trois siècles. Et pour porter chance aux skippers et au petit arbre, Freddy Jannin, colocataire de l’association Lazare, a tenu à partager ce poème de l’association.