Le 1er décembre 2023, le bateau Lazare franchit la ligne d’arrivée dans la baie de Fort-de-France. A son bord, deux skippers qui sont allés au bout de leur aventure et un « passager clandestin », (autorisé par la direction de course !) un petit caféier. La fin de son périple maritime et le début de son aventure terrestre. En bonne forme, il rejoint ses congénères sur les contreforts du volcan de la montagne Pelée, là où il trouvera les conditions climatiques idéales pour grandir.
Des engagements aux actes : favoriser la culture du café en Martinique
Qu’est devenu Café-Fé ?
Un an plus tard, nous avons pris de ses nouvelles ! Café-Fé se porte à merveille selon Sonia Hoche-Balustre, la présidente du Parc Naturel Régional de Martinique : « Le plant de café est installé dans la commune du Prêcheur, dans la caféière de Monsieur Charles Cyrille, un agriculteur impliqué dans le programme de relance du café d’excellence de la Martinique. »
Cet agriculture s’applique à suivre un cahier des charges strict qui impose des pratiques agroécologiques rigoureuses. Chaque mois, la fertilisation du sol se fait à base de compost et d'oligo-éléments naturels.
Située à 500m d’altitude, la caféière qui a accueilli Café-Fé compte un total de 215 arbustes, « tous en bonne santé et en bonne courbe de croissance » se félicite Sonia Hoche-Balustre.
Car ici on ne mise pas sur la quantité, mais bien sur la qualité pour produire un café d’excellence, la crème de la crème : l’Arabica Typica.
Une culture caféière qui revient de loin
Pour comprendre l’arrivée de ce breuvage aux Antilles, il faut remonter au XVIIIème siècle. Lorsque l’Arabica Typica débarque en Europe, depuis l’Ethiopie, deux plants atterrissent discrètement dans le jardin du roi Louis XV. Le capitaine Gabriel-Mathieu d'Erchigny de Clieu a vent du secret et les embarque avec lui direction la Martinique. La greffe prend. Des millions de pieds sont cultivés et le café finit même par s’exporter dans toutes les Caraïbes et l’Amérique. Mais quelques années plus tard, la canne à sucre lui vole la vedette et ce petit grain noir disparait sous la Montagne Pelée. Il faut attendre 2015 pour qu’un survivant soit déterré et relance ainsi la production insulaire. La Martinique devient, à son tour, la destination idéale pour accueillir la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre.
L’or noir, ADN de la course
Car n’oublions pas, l’un des marqueurs de la course est la Route du café et donc de choisir une terre de café comme ligne d’arrivée. Avant la Martinique, la Colombie, le Costa Rica et le Brésil, ont eux aussi accueilli nos marins. Une promesse à laquelle la ville du Havre et l’entreprise JDE ne dérogent pas depuis plus de 30 ans. Pour le célèbre torréfacteur distribuant les marques Jacques Vabre et l’Or, c’est aussi un bon moyen de dénicher de nouvelles pépites aromatiques et aider au développement de la filiale à travers le monde.
Mais alors à quand les premiers grains pour Café-Fé ? Les experts s’accordent à dire qu’un plant qui se développe normalement peut donner ses premiers grains dès 18 mois. Si on fait le compte, la première récolte de Café-Fé pourrait bien se dérouler juste avant la prochaine édition de la Route du café, en octobre 2025. Affaire aromatique à suivre…